La Protectrice du citoyen Marie Rinfret a dénoncé les conditions horribles auxquelles les prisonniers ont été soumis pendant la pandémie.

Les informations rapportées par la Protectrice du citoyen au sujet des conditions de détention des prisonniers ont de quoi donner froid dans le dos. En plus d'avoir dû composer avec des cellules trop petites et l'annulation des sorties extérieures, les prisonniers ont aussi dû se priver de contacts humains, tandis que certains détenus ont même dû passer jusqu'à 14 jours sans avoir droit à une douche.

Devant de tels faits, Marie Rinfret dit considérer que le ministère de la Sécurité publique a porté "un coup dur" à la santé mentale des prisonniers depuis mars 2020: "On a constaté des choses pas de bon sens. On leur donnait un vêtement de rechange et ils devaient le garder pendant 14 jours sans avoir accès à une douche. Ça n’avait pas de bon sens. [...] Il y a eu une augmentation de 70 % du nombre de plaintes liées aux conditions de détention et d’hygiène. Ces plaintes ont été formulées principalement par des personnes qui avaient terminé leur quarantaine. D’autres l’ont été par des proches, car ils n’avaient plus de nouvelles, et le personnel correctionnel ne donnait aucune information."

C'est dans son rapport annuel qui a été publié jeudi que Mme Rinfret a rapporté le traitement très questionnable qui est réservé aux détenus.

Selon Mme Rinfret, le ministère de la Sécurité publique n'a pas respecté les règles internationales de prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains: "Si ça arrivait aujourd’hui, si on maintenait cette situation-là, oui, je vous dirais que clairement, ce serait l’équivalent d’une forme de torture."

Mme Rinfret a toutefois reconnu que la première vague de la COVID-19 a contribué à la désorganisation du réseau des centres de détentions.

La situation ne s'est pas particulièrement améliorée pour les détenus à l'heure actuelle, mais ce nouveau rapport poussera peut-être le ministère de la Sécurité publique à passer en vitesse supérieure.