Affaire Cédrika Provencher: Jonathan Bettez écarté de la liste des suspects?

Alors qu'une requête des avocats des policiers de la Sûreté du Québec (SQ) qui a été déposée en cour en décembre soutient que Jonathan Bettez est «à ce jour le principal suspect» dans l'affaire entourant l'enlèvement de Cédrika Provencher, l'avocat de Jonathan Bettez souhaite profiter du procès civil de son client afin de démontrer son innocence.

Dans la requête qui a été déposée en cour par des avocats des policiers de la SQ, on peut y lire que « Jonathan Bettez demeure à ce jour le principal suspect dans le dossier concernant la disparition, l’enlèvement et le meurtre d’une fillette de 9 ans. »

La famille Bettez a déposé sa poursuite civile il y a déjà plus de quatre ans, mais aucune date de procès n’est encore fixée.

C'est une somme de 10 millions de dollars qui est réclamée par la famille Bettez auprès de la SQ , des policiers chargés de l’enquête sur le meurtre de Cédrika Provencher et même du procureur général du Québec.

La famille Bettez reproche aux policiers d’avoir tout fait pour que la population croie que Jonathan Bettez était un pédophile et un meurtrier.

Des interrogatoires ont été menés depuis le dépôt de la poursuite civile. La famille Bettez, des policiers, ainsi que l'acquéreur d'Emballages Bettez ont pris part à ces interrogatoires, tandis que le témoignage de Martin Prud’homme, ex-directeur général de la SQ, est toujours attendu.

Dans un document qui a été produit par l’avocat de Jonathan Bettez, Me Jessy Héroux, il est indiqué que les portraits-robots et la description physique des témoins oculaires de l’événement ne correspondent pas à Jonathan Bettez.

L'avocat a précisé: «Plus important encore, des témoins oculaires ont écarté Jonathan Bettez lors d’une séance d’identification et indiqué qu’il ne correspondait pas à la personne qu’ils avaient aperçue.»

Les médias et Jonathan Bettez pourraient être exclus de la salle de cour, car les avocats du procureur général du Québec affirmentqu’il est opportun et conforme à la saine administration de la justice de trancher les objections à huis clos et ex parte, et ce, pour le motif de l’intérêt public.

Les avocats du procureur général du Québec demandent une exception au principe du caractère public des débats devant les tribunaux, car «le dossier incite à ce que ces informations demeurent confidentielles, car il s’agit d’un dossier d’enquête criminelle qui est toujours actif et jusqu’à présent, il n’y a eu aucune accusation criminelle.»

Le procureur général du Québec a souligné qu'il souhaite ainsi éviter que soient dévoilés des éléments d’enquête sur le meurtre de Cédrika Provencher.

Selon la requête, la protection demandée s’applique à plusieurs éléments : scènes de crime et découverte des ossements;

identification des suspects;

informations contemporaines à l’enlèvement et sur la victime;

techniques d’opérations et enquêtes policières;

protection de la vie privée des tiers.

Signalons enfin que l'avocat de Jonathan Bettez s'oppose à la demande des avocats du procureur général du Québec, tandis qu'un consortium de médias compte contester la demande des avocats des policiers.