Ayoye
François Legault met les pendules à l'heure concernant les hausses de prix d'Hydro Québec.
Facebook  

François Legault met les pendules à l'heure concernant les hausses de prix d'Hydro Québec.

Le Premier Ministre lance un important message à la population.

Ayoye

Ayoye

Alors que le PDG d'Hydro-Québec, Michael Sabia, a déclaré qu'il anticipait une hausse du coût de l’électricité dans les prochaines années, le premier ministre François Legault s’est engagé à ne « jamais » hausser les tarifs d’électricité au-delà de l’inflation ou d’un plafond de 3 %.

C'est mercredi que le premier ministre François Legault a assuré que les Québécoises et les Québécois n'allaient pas devoir faire face à des hausses insoutenables des tarifs d'électricité: «Je veux être très clair. Contrairement aux gouvernements du Parti libéral et du Parti québécois, qui ont augmenté tous les deux les tarifs d’électricité de 4-5 % alors que l’inflation était à 2 %, nous, on ne fera jamais ça. On ne fera jamais ça. Ça ne peut pas être plus clair.»

Le premier ministre a d'ailleurs insisté comme quoi il n'était «pas question de les augmenter», tout en ajoutant: «Je veux rassurer tous les Québécois : ce qu’on est en train de faire avec Northvolt, la batterie, ça va être payant, ça n’aura aucun impact sur les tarifs résidentiels, et je continue à penser qu’on a pris la bonne décision.»

Le PDG d'Hydro-Québec, Michael Sabia, a rappelé pour sa part que l'électricité est devenue un «actif précieux», ce qui entraînera inévitablement une hausse du coût des nouveaux approvisionnements. À titre d'exemple, la population québécoise devra ultimement absorber les frais reliés à la construction de nouvelles centrales hydroélectriques ou l’érection de champs d’éoliennes.

Selon ce qu'a rapporté Radio-Canada, le PDG de la société d'État aurait confirmé à la fin du mois de septembre, lors d'une réunion en ligne avec des employés, que les tarifs subiront l'impact de l'augmentation de la production d'électricité: «Est-ce qu’il y aura une tendance d’une augmentation [de tarifs] ? Je pense que oui.»

François Legault a rappelé qu'un projet de loi, qui sera bientôt déposé, devrait permettre de plafonner les tarifs d’électricité à 3 % ou à la valeur de l’inflation jusqu’en 2025.

Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, s'est toutefois montré plus prudent que le premier ministre, soulignant que la Régie de l’énergie devait faire une étude qui lui permettrait de déterminer quels seraient les tarifs.

Tout en faisant remarquer que le gouvernement Legault a adopté la loi 34 lors de son premier mandat, M. Fitzgibbon a indiqué: «La Régie fait un travail pour revoir le coût de service, et basé sur ça, on a souvent des tarifs qui vont augmenter. M. Sabia a indiqué que probablement que les coûts de service vont augmenter. Donc la Régie va peut-être décider qu’il y aura peut-être des coûts additionnels. On a décidé que pour le résidentiel, il y aura un plafond jusqu’en 2025. [...] Si on veut que le 3 % demeure en permanence, il faut changer la loi. M. Legault a mentionné son intention politique. Au niveau législatif, il faut faire quelque chose.»

Sylvain Audette, professeur invité à HEC Montréal et membre associé de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie, a expliqué au journal La Presse qu'un tel projet de loi pourrait nuire à la transition énergétique et à l’électrification de l’économie du Québec.

Selon le spécialiste, le projet de loi est «une très mauvaise idée», étant donné que « 3 % de hausses sur des tarifs déjà bas vont seulement creuser l’écart avec les autres juridictions et réduire considérablement les rendements et les capacités d’investissement d’Hydro-Québec ».

Enfin, M. Audette a conclu en déclarant: «C’est bon politiquement, mais très mauvais pour réussir une vraie transition énergétique lorsque les coûts augmenteront forcément plus rapidement que l’inflation et alors que nous voulons inciter des mesures d’efficacité énergétique et de « frugalité » ! »

Source: La Presse