Ayoye
La planète a connu son hiver le plus chaud qu'on a enregistré
Adobe Stock  

La planète a connu son hiver le plus chaud qu'on a enregistré

Le monde n'a pas connu un hiver aussi chaud depuis 2016

Ayoye

Ayoye

Alors que les trois derniers mois ont été les plus chauds jamais enregistrés dans le monde, les émissions de gaz à effet de serre et le phénomène climatique El Niño sont pointés du doigt par les experts.

L'observatoire européen Copernicus a publié jeudi son dernier bulletin mensuel dans lequel on y découvre une série de chiffres chocs. En effet, comme l'indique Copernicus, «avec une température de l’air de 13,54 °C en moyenne, le mois passé s’est inscrit 1,77 °C au-dessus d’un février moyen sur la période 1850-1900».

Le record précédent pour un mois de février, qui remontait à 2016, est maintenant de 0,12 °C de plus.

Bien que les températures aient été supérieures de 2 °C à l’ère pré-industrielle du 8 au 11 février, l'observatoire Copernicus a fait remarquer que la limite haute de l’accord de Paris, qui s’exprime en moyenne sur plusieurs décennies, n'a pas été atteinte.

Il n'en demeure pas moins qu'au cours des douze derniers mois, un nouveau record a été franchi, puisque le monde a connu une température 1,56 °C plus élevée que le climat moyen du XIXe siècle.

Tandis que les trois mois d'automne ainsi que ceux de la saison estivale se sont inscrits comme étant les plus chauds, voilà que l'hiver météorologique dans l’hémisphère Nord (décembre à février) est aussi le plus chaud dans le monde.

Selon Copernicus, des épisodes de chaleur ont été enregistrés de l’Amérique du Nord au Vietnam en passant par le Maroc et la majorité de l’Amérique du Sud, mais c'est en Europe centrale et orientale qu'on a assisté à une situation encore plus anormale.

En ce qui concerne la température moyenne des océans, un nouveau record absolu a aussi été enregistré en févier avec 21,06 °C à la surface des mers (hors zones proches des pôles).

Un tel réchauffement peut menacer la vie marine, en plus de réduire les capacités d’absorption de nos émissions de gaz à effet de serre dans les mers, puits de carbone qui absorbent 90 % de l’excès d’énergie de l’activité humaine.

L'Organisation météorologique mondiale (OMM) a rappelé que ce réchauffement est causé en partie par le phénomène climatique naturel El Niño qui a atteint son pic en décembre. Les experts s'attendent à des températures au-dessus de la normale jusqu’en mai sur la terre ferme.

Selon l'OMM, La Niña, qui fait baisser les températures mondiales, se développe « plus tard cette année » après des conditions neutres (ni l’un ni l’autre) entre avril et juin.

Carlo Buontempo, directeur du service sur le changement climatique de Copernicus (C3S), a expliqué à l'AFP: «2024 était en bonne voie pour être une autre année très chaude, potentiellement une année record, mais les chances que cela se produise pourraient diminuer si on se dirige très rapidement vers un phénomène La Niña.»

Enfin, M. Buontempo a fait remarquer que le réchauffement sous l’effet de l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, liée essentiellement à la combustion des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) par l’humanité, continuerait de jouer un rôle de plus en plus important.

Selon M. Buontempo, il faudra parvenir à «stabiliser» ces concentrations, car «nous ferons inévitablement face à de nouveaux records mondiaux de température et à leurs conséquences».

Source: La Presse